David Menidrey
Portfolio numérique

Procéder à une évaluation formative

Evaluer


Comme le souligne Lucie Daignault dans son ouvrage L’évaluation muséale, savoirs et savoir-faire (PUQ, 2011), l’évaluation formative constitue un outil d’aide à la conception.

Dans le cadre de l’élaboration des livrets enquête de La Cité de la Mer, une évaluation formative a été mise en place pour montrer les forces et faiblesses de ces produits et pour valider leurs formes et contenus. Il a été décidé que cette évaluation prendrait la forme d’une observation qui utiliserait un protocole défini par ses participants.

Cette évaluation a été permise par un travail de communication préalable avec des enseignants. Pour qu'elle puisse avoir lieu, il fallait non seulement des produits à tester, mais également un protocole d'action et un public test. J'ai pu faire venir la classe de CM2 de l’école Tourville de Cherbourg-Octeville pour cette réalisation.

L’observation menée a pris appui sur deux types d’observation différents : une analyse in situ par des observateurs accompagnants les élèves dans leur visite avec pour appui une grille d’observation et la captation en vidéo de la visite de la classe.

La grille d’observation a été créée afin de mettre en évidence les aspects primordiaux de l’analyse :

  • La partie de l’espace muséal concernée ;
  • La durée de visite du groupe d’élève dans chaque étape de sa visite ;
  • Le comportement de l’élève lors de sa visite, décomposé en deux variables : son attitude et son comportement face au livret et son attitude et son comportement par rapport à l’espace muséal ;
  • Les diverses observations d’éléments extérieurs à l’élève qui ont une incidence sur sa visite telles que les interventions de l’enseignant, l’interaction avec le public extérieur au groupe, divers événements perturbateurs ou remarques de l’élève hors contexte.

Pour la préparation de cette visite test, un scénario et des hypothèses d’attitudes des élèves a été envisagé tels que décrit dans ce document préparatoire.

La classe étant divisée en trois groupes, il a été décidé de constituer une équipe de trois observateurs, chacun suivant un groupe d’élèves.

Une quatrième personne avait en charge la captation vidéo de la classe dans sa visite. Afin que cette celle-ci soit la plus efficace possible, un travail préparatoire de repérage a été effectué pour déterminer les positionnements de caméra et le scénario de visite des élèves. Ce repérage en collaboration avec Violaine BAVENT, étudiante dans la même formation et dont son questionnement repose sur l’utilisation de la vidéo dans la médiation culturelle, est constitué des plans indiquant le positionnement de la caméra et des photographies ci-dessous.

 

Plans :

Galerie des Croisiéristes et Salle des Bagages

 

Espace Titanic

 

Photographies de repérage (chaque point prend appui sur les plan ci-dessus) :

   
Point 1
Point 2
Point 3
   
Point 4
Point 5
Point 6
   
Point 7
Point 8
Point 9
   
Point 10
Point 11
Point 12
   
Point 13
Point 14
Point 15
   
Point 16
Point 17
Point 18
   
Point 19
Point 20
Point 21

 

La captation vidéo implique néanmoins une protection des droits à l’image des enfants. Une convention de droit à l’image réalisée par Claire DANVY a été remise à l’enseignant en charge de les remettre aux parents pour autorisation. Une convention de droit de tournage a aussi été signée entre Violaine BAVENT et La Cité de la Mer pour autoriser la captation dans l’espace muséal.

Cette évaluation formative, tenue le 28 mars 2013 à La Cité de la Mer a pris la forme d’une observation non dissimulée. Il a été demandé aux élèves d’agir comme ils le feraient en situation réelle. Nous avons constaté que le groupe s’est rapidement affranchit de notre présence ce qui a permis une observation la plus pertinente possible.

Voici quelques extraits des vidéos filmées lors de cette observation :

 

La synthèse des grilles d’observation et le visionnage des vidéos ont permis de mettre en évidence un certain nombre d’éléments :

  • Lors de la visite de l’espace muséal, l’élève a une mission d’élève. Il concentre sa visite sur la tâche qui lui a été confiée. Il garde cependant la curiosité de découvrir un espace et un contenu qu’il ne connaît pas ;
  • A certains moments de la visite, l’enseignant a été un élément perturbateur dans la visite des élèves. Cela s’explique par son désir de rester dans son rôle de professeur et dans sa mission de transmettre des savoirs. Il faut donc bien former l’enseignant avant sa visite pour qu’il connaisse le déroulé de celle-ci avant son arrivée avec sa classe dans la structure ;
  • La muséographie trop riche peut parfois écarter les élèves du parcours logique de la visite. Il faut donc envisager dans leur visite un moment d’appropriation de l’espace muséal.

Les conclusions de l’évaluation ont permis de valider les livrets d’enquête dans leur état actuel, et ont permis de définir un certain nombre d’informations à apporter à l’enseignant.

Une structure culturelle doit donc pouvoir s’appuyer sur une évaluation formative pour valider ses choix dans sa construction d’outils mais cette évaluation n’a de pertinence que si elle répond à un cadre précis régi par un protocole lui permettant d’observer les forces et faiblesses de ses produits.